Le claquage est un accident musculaire fréquent dans le milieu sportif mais pas seulement. Il correspond à une déchirure plus ou moins importante de fibres musculaires suivie d’une hémorragie. Découvrez à travers cet article ce que représente un claquage musculaire et comment le soigner.
Qu’est-ce qu’un claquage musculaire ?
Un claquage est la lésion d’un certain nombre de fibres musculaires. Il y a dégâts anatomiques. Classiquement son apparition est brutale et on la ressent en plein effort. Elle contraint à une interruption immédiate de l’activité. Le diagnostic est souvent évident, l’individu étant coupé en plein effort. Il arrive néanmoins que le claquage intervienne en 2 temps : c’est le cas de l’athlète continuant son effort sur une élongation préalable ce qui va entraîner un claquage. D’où l’obligation de se reposer dès l’apparition de la moindre gêne musculaire en cours d’exercice. C’est un signal d’alarme qu’il est indispensable de respecter. Toute douleur qui persiste 8 jours après sa survenue, signifie que l’on avait affaire à un claquage. Le claquage touche très souvent les ischio-jambiers mais le claquage au mollet est aussi fréquent. Un claquage peut en fait survenir sur n’importe quel muscle. La fibre musculaire se déchire puis se gorge de sang, sous le coup d’une hémorragie. Sportif amateur ou sportif confirmé, personne n’est vraiment à l’abri d’un claquage. Les athlètes sont les plus touchés par les claquages. Si vous vous sentez fatiguée, ou si vous avez déjà de fortes courbatures, méfiez-vous, le claquage peut frapper. Avant de vous lancer dans l’effort, échauffez-vous bien pour assouplir et chauffer vos muscles. Cela réduit énormément le risque de claquages.
Quels sont les symptômes d’un claquage musculaire ?
La douleur, souvent assimilée à un coup de poignard, est soudaine et violente, pendant l’activité physique. Et impose l’arrêt immédiat de l’exercice. Très souvent, s’est fait entendre un bruit de claquage musculaire. La douleur est présente même au repos et entraîne une impotence fonctionnelle totale.
Il faut voir un médecin le plus vite possible. La palpation révèle une douleur très vive et précise. Très souvent, il y a un hématome, puis, par la suite, un gonflement ou un œdème. Le médecin constate que le muscle n’a pas la même forme, un relief anormal, une sorte de petite encoche. Celui-ci fera pratiquer une échographie pour voir l’importance de la lésion.
Comment traiter un claquage musculaire ?
Le traitement du claquage est basé sur le principe « GREC » c’est-à-dire Glace, Repos, Élévation et Compression. Le but de ce traitement est de faire cesser l’hémorragie dans le muscle.
- L’application de la Glace permet de soulager la douleur et de réduire l’inflammation en resserrant les vaisseaux sanguins. Elle permet en effet une vasoconstriction (resserrement des vaisseaux), réduisant ainsi l’épanchement sanguin. Il faut pour cela appliquer une poche de glace plusieurs fois par jour sur la zone lésée en interposant un linge ou une bande de gaz entre les deux.
- Le Repos permet de limiter la tension musculaire et de prévenir l’aggravation de la blessure. Si la blessure se situe à la jambe ou à la cheville, il faut éviter de se lever le premier jour et maintenir la jambe élevée.
En cas de claquage au mollet, il faut porter des chaussures munies de talons de façon à rapprocher les insertions musculaires du triceps et éviter ainsi de tirer dessus et utilisez des béquilles pour éviter les tensions. En revanche, l’absence totale d’appui est déconseillée, car le sang pourrait stagner et entraîner des adhérences musculaires et donc des raideurs, des douleurs qui favoriseraient les récidives la formation d’un caillot (phlébite).
En cas de claquage à la cuisse, on pourra procéder à un repos modéré avec, dès que la douleur n’est plus présente : un travail de contractions musculaires légères destiné à favoriser la cicatrisation et à évacuer l’hématome intramusculaire des étirements musculaires destinés à constituer une cicatrice conservant une certaine souplesse.
Le patient doit se faire accompagner par un kinésithérapeute pour une rééducation progressive : les contraintes musculaires seront ainsi peu à peu augmentées pour que les muscles puissent retrouver leur souplesse et leur force initiales.
- L’élévation consiste à placer le membre touché à une hauteur supérieure à celle de votre cœur. Pour cela, allongez-vous confortablement et posez le membre touché sur des oreillers. Si vous ne pouvez pas mettre le muscle touché plus haut que votre cœur, essayez au moins de le garder parallèle au sol. Si la douleur est très forte, faites un effort pour lever le membre plus haut.
- La compression permet de limiter le gonflement et l’accumulation de fluide autour de la zone blessée. Il s’agit de serrer la partie douloureuse avec un bandage élastique pendant les deux ou trois premiers jours. Vous devrez commencer par envelopper la partie la plus éloignée de votre cœur en progressant vers l’intérieur de votre corps. Par exemple, si votre biceps est touché, commencez par poser le bandage près de votre coude et remontez vers le haut de votre aisselle. Si vous êtes blessé à la partie inférieure du mollet, commencez par bander votre jambe près de la cheville, puis il suffit de remonter avec le bandage vers votre genou. Vérifiez que vous pouvez glisser deux doigts entre votre peau et le bandage. Enlevez ce dernier si vous remarquez une gêne dans la circulation sanguine, comme un engourdissement, des picotements ou une pâleur prononcée de la zone concernée. La compression permettra aussi de protéger la zone touchée contre un deuxième accident.
Autres dispositions à prendre
- Toute application de chaleur et tout massage sont formellement proscrits. Le massage (et même la palpation) risque d’exagérer la douleur, d’aggraver les lésions et de provoquer une hémorragie. Il est également important d’éviter l’alcool et la course à pied. En buvant de l’alcool, vous risquez de favoriser l’hémorragie et le gonflement et ainsi de prolonger la période de guérison. Les activités épuisantes, comme la course à pied, risquent d’aggraver votre blessure.
- Vous devez bien vous nourrir : Consommez des aliments riches en vitamine C, vitamine A, oméga 3, antioxydants, zinc, et protéines afin d’accélérer la guérison. Parmi les choses qui peuvent vous aider, il y a les patates douces, les agrumes, le poulet, les myrtilles et les noix.
- Vous devez avec l’accord de votre médecin, prendre des médicaments pour réduire la douleur. Vous pouvez par exemple prendre de l’acétaminophène (contenu par exemple dans le Tylenol), des anti-inflammatoires (comme du naproxène ou de l’ibuprofène). Vous pouvez également utiliser des crèmes analgésiques sur avis de votre médecin. Si le traumatisme est grave, les douleurs seront très fortes. Dans ce cas, le médecin peut vous prescrire un antalgique comme la codéine. N’oubliez pas que ces médicaments risquent de créer une accoutumance. Leur effet est nettement plus fort que celui des médicaments en vente libre. Suivez scrupuleusement les doses prescrites par votre médecin.
Généralement, la guérison des déchirures musculaires légères ne nécessite pas l’intervention d’un médecin. Il suffit d’appliquer des soins adéquats pour rétablir la situation. Cependant, un médecin sera capable de déterminer la gravité de la déchirure. Si le membre touché est douloureux ou s’il vous indispose, il est préférable de consulter un médecin pour obtenir un diagnostic. Faites vous suivre par un médecin qui pourra vérifier si votre blessure guérit normalement.
Il est aussi possible de recourir à la chirurgie pour soigner un claquage musculaire. Les traitements chirurgicaux des claquages sont tout à fait exceptionnels car un muscle, même légèrement déchiré, reste compliqué à recoudre. La cicatrisation naturelle est généralement préférable. Si on juge l’opération utile, on peut procéder à une chirurgie mini-invasive facile à mettre en œuvre et permettant un temps de convalescence et de guérison relativement court par rapport à d’autres interventions. Néanmoins, on préfère généralement à ce type de traitement la rééducation sur plusieurs semaines.